Appartement 148 [14ème étage]

[désolé de ne poster que maintenant >_<]

Après avoir monté tous les étages pour aller jusqu'au toit, Ryan n'avait guère envie de tout redescendre. Ce qu'il voulait juste, c'était se trouver un coin tranquille où il pourrait se poser. Et apparemment, tout le monde était rester en bas sauf quelques rares élèves qu'il avait croisés dans les escaliers. Donc le quatorzième étage semblait être parfait. Ni trop près du toit, ni trop près du hall d'entrée.
Emily, la petite fille avec qui il venait juste de parler, avait décidé de descendre les quatorze étages qui la séparait du rez-de-chaussée pour rejoindre son professeur. Elle semblait beaucoup plus heureuse que quelques minutes plus tôt. Ryan l'avait trouvée seule, sanglotant avec ses deux peluches pour seuls amis.

Le jeune homme erra dans les couloirs et s'arrêta devant une porte. Appartement 148. Dis donc, quelle originalité dans les numéros ! quatorzième étage, huitième appartement, donc 148. Ryan tourna la poignée... mais la porte ne s'ouvrit pas. Alors il tenta de trouver un deuxième appart. Le 149 s'ouvrit sans problème, comme si on l'invitait à y habiter. Pourquoi alors le 148 était verrouillé.
Ryan soupira et revint sur ses pas. Il balança le sac qu'il portait à l'épaule depuis le début et farfouilla dans une de ses poches pour en sortir deux épingles à nourrice. Il les trafiqua d'une main experte et les glissa minutieusement dans la serrure. Sachant très bien ce qu'il faisait, il tourna les épingles dans divers sens cherchant le verrou et quand il l'eut trouvé, l'accrocha et le tira. Bienvenue dans l'appartement 148.

L'adolescent poussa la porte du pied. Il faisait très sombre et ça sentait le renfermé. Parfait. Exactement comme chez lui ! Ryan se dirigea vers les fenêtres et tira les rideaux pour faire entrer la lumière et pour voir un peu mieux ce que renfermait la pièce... pas grand chose en fait. Pas de quoi verrouiller une porte en tout cas. Il y avait un canapé usé, une table basse poussiéreuse, une salle de bain qui attirait les insectes, une cuisine aux murs gras et deux chambres contenants deux armoires cassées et deux lits, deux places, sales. Leur hôte était si gentil de leur donner des appartements si bien entretenus...

Alors que Ryan aurait très bien pu sortir pour trouver une autre chambre, il posa son sac et s'affala sur le canapé, non sans l'avoir inspecter d'abord bien sûr. Même s'il était usé au milieu, il était encore confortable et pas trop sale. Peut-être que Ryan pourrait dormir dessus le temps d'une nuit. Cet appart avait quelque chose qui l'intriguait. Et puis s'il vivait dans cette piaule, il était sûr que personne ne viendrait le déranger. Peu de monde aimait ce genre de logement.

"J'achète" murmura le jeune homme en fermant les yeux.

[si quelqu'un est intéressé par ce genre d'appart, qu'il le dise ^^ ]

[ Je réponds ^^ ]

Adelaïde n'avait pas encore exploré les étages supérieurs de l'Immeuble.

Ayant rencontré Kennedy dans un appartement au Troisième étage, la fillette aux longs cheveux noirs avait abandonné son exploration au profit d'une conversation avec cette fille si jolie et si gentille. Elle avait passé une bonne heure, assise en tailleur sur le sol de la chambre qu'avait choisit la Terminale, avec sa poupée Salomée, à discutailler avec la jeune femme qu'elle avait d'abord rencontré dans le hall d'entrée. Puis la jeune soeur de Kennedy avait débarqué pour parler à sa soeur, alors Adelaïde avait préféré partir. Elle n'était pas très à l'aise avec les gens. Kennedy était une exeption. Non, en vérité, Adelaïde s'entendait mieux avec les gens plus âgés. Plus mâturs pour comprendre son étrangeté.

Adelaïde était donc sortit de l'appartement, puis elle s'était mise à gravir les marches des escaliers sombres et lugubres, Salomée, sa poupée de chiffons, sous le bras. En fredonnant un air étrange que personne ne pouvait connaître, la fillette monta les escaliers jusqu'à ce qu'elle s'arrête au palier du Quatorzième étage. Elle resta plantée sur le palier, à attendre on se sait quoi, puis elle se remit en marche, mais cette fois dans le couloir de l'étage. Elle continuait de fredonner, en regardant autour d'elle. Elle observa les numéros placardés sur les portes qui défilaient sur sa gauche et sa droite, par pure curiosité. Soudain, elle s'arrêta de fredonner. Elle s'arrêta tout court.

La porte de l'appartement 148 était entr'ouverte.
Adelaïde se demanda vaguement si elle pouvait entrer, mais elle baleya ses vagues questions pour pousser la porte. Elle se retrouva alors dans un salon miteux. Miteux, c'était bien le mot. Il faisait sombre et çà sentait le renfermé. Les rideaux étaient usés et le canapé également, vers le milieu. Sur ce canapé, un jeune homme qui devait avoir sensiblement le même âge que Kennedy se trouvait assis dessus. Quelqu'un avait décidé de loger ici ... ? Pourquoi pas ... Chacun ses goûts, après tout. Adelaïde lâcha alors, tranquillement :

- Bonjour.

"Bonjour"

Si une petite voix avait brusquement brisé le silence qui s'était installé dans l'appartement créant ainsi une ambiance plutôt stressante, Ryan ne sursauta pas. Ce genre de chose ne marchait plus depuis longtemps avec lui. Il garda néanmoins les yeux fermés. Lui qui croyait qu'on allait pas le déranger ici. Il jura de penser à fermer la porte dorénavant.
Même si la jeune fille qui lui avait parlé ne parlait plus, il savait qu'elle était là. Il entendait parfaitement sa respiration dans le calme de la pièce. Il savait même où elle se trouvait. Et elle le fixait. Apparemment, elle n'allait pas partir tant qu'il lui aurait pas répondu. Il tourna donc lentement la tête et ouvrit les yeux, lui faisant face. Ryan ne parla pas tout de suite. Il prit d'abord le temps de la dévisager de la tête aux pieds et sans se gêner. Elle était... étrange. Pas ce à quoi il s'était attendu mais l'adolescent n'aurait pas su dire pourquoi. Elle était petite, du moins par rapport à lui. Quel âge avait-elle d'ailleurs ? 12 ans ? 13 ? Dans ces hauts (eaux ? euh... >_<) là en tout cas. Peu importe. Sa peau claire contrastait avec ses cheveux et ses yeux sombres. Alors c'était qui ? Une élève ou le fantôme qui hantait cet appart ? Ryan faillit sourire à cette pensée... faillit.

"Salut"

Quelle conversation ! Et dire que quelques moments plus tôt, il ne pouvait s'empêcher de parler à cette petite fille sanglotante sur le toit, cherchant toujours à combler les silences par des histoires sans queue ni tête. C'était du Ryan tout craché ça. Sa mère ne cessait de le lui dire d'ailleurs. Quand elle l'engueulait et qu'il faisait mine d'être indifférent, elle grondait qu'elle voulait parler à "l'autre Ryan", comme s'il avait deux personnalités complètement différentes.
Le jeune homme secoua la tête pour chasser ses pensées. Il ne voulait pas se souvenir de sa mère comme une personne sévère mais plutôt comme une femme forte. D'ailleurs, comment allait-elle en ce moment ? Il est vrai qu'il était partit plutôt brusquement, sans prendre la peine de lui dire au revoir. Elle ne savait même pas qu'il partait.

Ryan s'obligea à regarder la jeune fille qui le fixait encore. Cela eut tôt fait de lui faire oublier sa mère... pour l'instant. Qu'est-ce qu'elle voulait. Pourquoi restait-elle là à le fixer sans rien dire. Elle était vraiment étrange, ça ne faisait aucun doute.

- Salut.

Deux mots échangés.
Puis le silence retomba bien vite dans la pièce obscure et renfermée, entre le jeune homme et la fillette.

Un silence, certes, mais pas vraiment gênant. Dans le cas d'Adélaïde, le silence ne l'accommodait pas, ou même plutôt jamais. Elle aimait le silence, comme elle aimait les étoiles, ou alors parler quand elle en ressentait le besoin. Elle n'avait pas arrêté de parler avec Kennedy tout à l'heure, mais là, elle ne se voyait pas parler tout aussi naturellement avec le jeune homme. Pas qu'elle soit timide, au contraire. Et le garçon ne lui inspirait pas particulièrement quelque chose de méfiant. Non, à vrai dire, elle avait plus l'impression d'être dans un rêve que dans la réalité. Voilà, c'était çà. Exactement çà. Depuis qu'elle était arrivée à cet étage, elle avait une impression étrange. Elle avait l'impression d'être là sans être là ... Bref, c'était étrange, mais comme Adelaïde l'est naturellement, elle ne remarqua rien. Comme lorsque l'on rêve, on ne remarque pas qu'on est actuellement dans un songe.

Bref, elle continua de fixer le garçon aux yeux fermés, sans un mot. On n'entendait que sa respiration dans la pièce, comme la sienne. Le silence s'installa pendant un temps qui sembla aussi long que court, puis la voix semblable à un murmure sortit de la bouche d'Adelaïde comme une échappe de brume , comme si c'était une autre personne qui parlait tout en étant elle :

- Toi ...

Elle laissa un suspens dans ses paroles et reprit sur le même ton :

- ... tu t'en veux.

Elle le regarda encore de ses yeux sombres et légérement vitreux, et reprit, après une minute de silence profond :

- Et ... tu t'appelles Ryan, n'est-ce pas ?

"Toi ..."

Ryan se pinça l'arrête du nez en soupirant. Ah oui. Elle était toujours là, elle. Le garçon se redressa un peu plus sur le canapé et regarda droit devant lui.

"... tu t'en veux."

Surpris, Ryan ne put continuer à ignorer la fillette. Elle le fixait mais il lui semblait qu'elle ne semblait pas le voir, son regard était étrangement vide à cet instant. Qui était-elle exactement ? Oui il s'en voulait d'avoir fait des conneries dans la vie, de s'être fait chopé plus d'une fois, il s'en voulait d'avoir finalement amener les flics chez lui, et il s'en voulait encore plus d'être partit sans rien dire. C'était comme s'il devenait comme son père qui les avait abandonné dix ans plus tôt. En faisant le rapprochement, pour la première fois, avec son père, Ryan serra les poings. Et dire qu'il s'était fait des promesses pour éviter ça...

Et puis, qu'est-ce que ça pouvait lui faire à elle ? Il ne la connaissait pas et puis même si c'était le cas, il ne lui raconterai rien de ses problèmes. Il ne l'avait jamais fait alors pourquoi allait-il commencer avec une fillette bizarre apparue dans un appartement miteux plus que suspect ? Le jeune homme se désintéressa donc encore une fois de la fillette sauf qu'elle revint à la charge.

"Et ... tu t'appelles Ryan, n'est-ce pas ?"

Bravo ! Qu'est-ce qu'elle était forte... qu'allait-elle deviner après ? Qu'il avait passé plusieurs nuits dans une cellule ? Qu'il dealait et qu'il se battait ? Ryan eut un rire sec. Apparemment, elle attendait une réponse... Enfin, comme depuis tout à l'heure, elle ne cessait de le fixer, on ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait et Ryan doutait qu'en lui répondant, elle le laisserait tranquille.
Ryan resta donc encore un peu silencieux, soutenant le regard de la jeune fille qui ne cilla pas. Intérieurement, Ryan ne put s'empêcher de sourire. Décidément, elle ne lâcherait pas l'affaire.

"Je suis suppose que c'est le moment où je suis censé dire oui et toi ?"

Bon, il n'avait pas parlé d'une voix très douce mais au moins il avait parlé non ? N'était-ce pas le plus important ?

Adelaïde ignora complétement le rire sec du jeune homme, comme le ton qu'il prit pour lui répondre. A vrai dire, beaucoup de choses lui passaient au-dessus. Elle n'aimait pas s'attarder sur des détails. Le garçon approuva qu'il s'appellait bien Ryan, mais çà, Adelaïde le savait déjà. D'où le savait-elle d'ailleurs ? Bonne question. Elle ne le savait pas vraiment elle-même. Le prénom lui était venu à l'esprit comme çà. Peut-être qu'elle avait entendu quelqu'un l'appeller comme çà à un moment ou à un autre, ou alors peut-être que ce garçon avait juste une tête à s'appeller Ryan. Peut-être, elle n'en savait trop rien. Et elle ne chercha pas à comprendre. Elle savait comment il s'appellait, point. Pas le temps et l'envie de chercher plus loin.

En retour, le dénommé Ryan lui demanda son nom. Adelaïde haussa les épaules, puis répondit sur le même ton que tout à l'heure :

- Moi ? C'est Adelaïde.

La fillette le fixa encore un moment, où le silence régna, puis dirigea ses yeux sombres vers ce qui l'entourait, une fois de plus. Cette fois, elle s'attarda sur les détails de la piéce, en ne pensant à rien de spécial. L'appartement sombre à l'aspect renfermé ne favorisait pas vraiment l'envie de s'y installer. Du moins, pour la plupart des gens normallement constitués, sans doute. Pour Adelaïde, l'appartement dans lequel elle dormait pouvait être tout aussi blanc que noir qu'elle s'en fichait. Temps qu'on pouvait voir les étoiles par une fenêtre, même entrecoupée de barreaux de fer indestructibles, le reste lui importait peu. Mais le jeune homme, lui, ne semblait pas appartenir au groupe des gens " normaux " , sinon, il serait en train de blaguer avec ses copains dans un appartement lumineux. Il n'était pas non plus dans le genre d'Adelaîde ( heureusement pour lui xD ), mais il ne faisait pas partit des gens joyeux et heureux de vivre. Sûrement en raison de ses ressentiments profonds qu'on perçevait très facilement.

Après avoir fait le tour de la pièce avec ses yeux, Adelaïde posa son regard de nouveau sur Ryan et lui demanda, bien qu'elle connaisse déjà la réponse :

- Tu vas t'installer ici ?

Tu vas t'installer ici ?

S’installer… Ryan y avait pensé, bien sûr, mais dis comme cela, par quelqu’un d’autre que lui même, c’était comme si on lui imposait de rester dans cet immeuble qui devenait jour après jour une prison dont il était impossible de s’échapper. Le jeune homme n’avait pas le choix. Soit il trouvait un endroit fixe pour dormir, comme cet appartement, sombre certes, mais tranquille, soit il errait dans les couloirs en cherchant une sortie jusqu’à épuisement. Cette deuxième solution ne semblait pas raisonnable.

Leur hôte les avait "invités" à venir ici. C’était donc dans un but précis. Enfin… Ryan s’obligeait à penser ainsi. Sinon, pourquoi seraient-ils tous enfermés ? Pour qu’on étudie leurs réactions, leurs sentiments ? Pour voir comment ils s’en sortiraient ? Seul un fou était capable de ça, un peu dans le genre de psychopathes qu’on trouve dans les films SAW…
Un fou. Oui mais… qu’en était-il de leur "hôte" ? A part la lettre leur faisant part du concours gagné, appât complètement stupide d’ailleurs, il ne les avait pas recontactés. Qu’attendait-il ? Un autre instant de folie où cette fois, il ferait exploser l’immeuble ? Tout compte fait, c’était un fou.

"Pourquoi pas ?"

Ryan balaya la pièce du regard. Bon… elle était sombre et sentait le renfermé mais c’était parce qu’elle n’avait pas été habitée depuis longtemps. Il suffisait d’enlever les rideaux, enfin de qu’il en restait, d’aérer une journée et ça irait. Ça ne serait pas une grande perte… les rideaux. Ils étaient d’un bordeaux fade, incrustés de poussière et dévorés par les mites qui osaient encore vivre ici. Dès que la salle de bain aurait servit quelques fois, les insectes s’en iront et pour ce qui était de la crasse dans la cuisine, tant que c’était sur les murs et pas dans les assiettes, ça irait. Alors oui. Pourquoi pas ici ?

La question que devait se poser Adélaïde, c’était pourquoi ici plutôt qu’autre part ? A cette question, Ryan n’aurait pas eut de réponse précise. Cet appartement, aussi repoussant soit-il, l’attirait. Etrange ? Oui, un peu. Il n’avait pas encore dit à la fillette qu’au départ, cet appart était verrouillé. Peut-être cela alimentait un peu plus sa curiosité. Peu importe.

Le jeune homme se leva et se dirigea vers la fenêtre qu’il peina à ouvrir. Ah ! Il allait se plaire dans cet appartement. Quand enfin, elle céda, un nouvel air s’engouffra dans la pièce. Tiens, de là, il pouvait voir sa moto. Elle paraissait complètement abandonnée. Le bus qui avait amener les autres élèves étaient parti après les avoir déposés. Peut-être avait-il une bonne idée de venir en solitaire. Si quelqu’un voit la moto, il pensera sûrement que quelqu’un squatte l’immeuble non ? A moins que la personne soit complètement stupide et décide d’embarquer le véhicule. Malheur arriverait à celui qui tenterait cette folie.
Ryan tapa sur les barreaux qui empêchait quiconque de sortir. Ils sonnaient creux. Bizarre. Peut-être qu’ils seraient plus faciles à enlever que les autres. Par contre, descendre jusqu’en bas serait un dangereux périple.

Le garçon se tourna vers Adélaïde qui était encore là. Et elle semblait avoir bougé puis être revenue à sa place. Sauf que Ryan avait l’esprit observateur. Qu’avait-elle fait ? Visité l’appartement ? Regarder par dessus son épaule ? Peu importe. Mais elle était toujours là.

"T’as pas un endroit où aller ?"

Le ton de Ryan l’incitait à partir mais apparemment, elle ne l’entendait pas de cette oreille.

- Pourquoi pas ?

En effet, pourquoi pas. C'était exactement ce que se disait Adelaïde au début, quand elle était entrée dans l'appartement pour faire la connaissance de Ryan, ô combien chaleureux et sympathique. Mais bon, çà changait des personnes joyeuses et niaises à longueur de temps, qui étaient bien entendu agréables à cotoyer, mais également parfois très énervantes. Bien sûr, tout le monde ne pensait pas toujours comme çà, mais on pouvait tout de même affirmer que c'était la vérité. Mais bon, encore une fois, nous nous éloignons du sujet. Le jeune homme observa à son tour la pièce dans laquelle ils se trouvaient tous les deux, puis il se leva, tourna le dos à la fillette et se dirigea vers la fenêtre. Il ne s'acharna pas beaucoup sur la fenêtre dure à ouvrir, car celle-ci céda bien vite. L'air s'engouffra dans la pièce, très agréable et revigorante. Adelaïde se sentit aussitôt plus réveillée. Incroyable l'effet que pouvait avoir un simple courant d'air frais sur les gens.

Mais alors que Ryan regardait par la fenêtre, à travers les barreaux, un bruit, minuscule, presque infime, attira l'attention d'Adelaïde. On aurait dit une sorte de grincement léger, comme lorsque l'on ouvre une porte ou qu'on marche sur une latte de parquet qui grince. C'est pourquoi la fillette aux longs cheveux noirs se tourna légérement, pour diriger son regard vers l'entrée. Ses yeux se posèrent sur la porte entrebaillée, qui n'avait pas bougé d'un cheveux. Cela devait être sûrement une personne, qui devait étre passée devant l'appartement 148. De toutes façons, il y avait beaucoup de bruits étranges dans cet immeuble, rien que dans l'étage 13, condamné, à certaines heures de la nuit, ce qu'avait observé Adelaïde lors d'une de ses excursions nocturnes. La fillette se tourna ensuite pour reprendre sa place initiale, et vit alors que le jeune homme s'était également retourné dans sa direction. Il lui demanda si " elle n'avait pas d'autres endroits où aller ", sur un ton qui laissait clairmeent entendre qu'il voulait qu'elle déguerpisse, mais elle ne l'entendit effectivement pas de cette oreille. Après un autre haussement d'épaules, elle répondit, sur un ton un peu plus clair qu'avant :

- Bah à part tous les couloirs et toutes les pièces de cet immeuble, non, pas vraiment.

Cette phrase pouvait paraître ironique, mais elle n'avait pas était prononcée sur ce ton. Après un instant de silence, Adelaïde pencha légérement la tête du côté, tout en fixant le visage du garçon, et finit par demander, après avoir pris conscience du ton qu'il avait emprunté précédemment :

- Tu veux que je m'en aille ?

"Bah à part tous les couloirs et toutes les pièces de cet immeuble, non, pas vraiment."

Tiens donc, comme c'était étonnant. Que pouvait-on faire d'autre dans cet immeuble de toute façon ? Si Ryan avait pu sortir, il serait aller à ses combats de boxe illégal ou il aurait simplement pris plaisir à parcourir la ville en moto mais là, coincé comme ils l'étaient, il ne pouvait que se morfondre en pensant à sa famille qu'il avait lâchement abandonnée et taper dans un sac de farine à défaut de pouvoir le faire sur le responsable de leur séquestration.

"Tu veux que je m'en aille ?"

Alléluia elle avait enfin compris.
Sans réfléchir une seule seconde, Ryan répondit d'un ton rempli de sarcasmes.

"Quelle merveilleuse idée, je n'y avais même pas pensé !"

Ryan regarda de nouveau par la fenêtre. Il voyait Los Angeles, si prêt et pourtant si loin... Quand il se retourna pour regarder Adélaïde, elle était déjà prés de la porte. Le jeune homme se maudit. Qu'il était con. Ils étaient tous dans le même bateau, perdus et déprimés et lui il rejetait toutes les personnes qui osaient l'approcher. Venant d'un lycée de deuxième zone de Penton, il ne connaissait personne dans cet immeuble. Même pas les professeurs. S'il devait resté quelques temps ici, peut-être devrait-il se montrer coopératif et plus sociable.

"Attends"

La gamine se stoppa et le regarda. Sceptique ? Etonnée ? Heureuse ? Amusée ? Ryan ne saurait que dire, il avait du mal à lire les sentiments de cette fillette. Elle était si étrange mais lui inspirait une sorte... d'admiration. C'était le mot. Elle semblait calme à longueur du temps. Elle était enfermé par un inconnu dont elle ne connaissait pas les intentions et elle paraissait complètement indifférente.

"Tu peux rester... si tu veux."

Ryan soupira. Un sourire aurait peut-être été plus approprié mais tant pis. Un silence s'installa entre les deux captifs... Et après ?

Le ton sarcastique du garçon n'échappa à Adelaïde, qui comprit parfaitement qu'elle n'était pas vraiment la bienvenue ici. Enfin, disons qu'il n'avait sûrement pas envie de parler avec elle, ou avec n'importe qui d'autre. Peut-être était-ce dans sa nature d'être ainsi, et de rejetter la compagnie des autres. Peut-être. Peut-être. Il y avait beaucoup de " Peut-être " dans cet immeuble. Un peu trop, même. Mais on ne pouvait être sûr de rien dans un endroit pareil. Et il devait en être de même pour tout le monde, pour chaque élève, pour chaque professeur ici présent. C'était logique.
Adelaïde ne chercha pas à imposer une présence inutile à Ryan. Elle le regarda encore un moment, qui regardait par la fenêtre, puis elle fit demi-tour, en tenant toujours Salomée, nullement vexée. Elle n'était quasiment jamais vexée, ou peut-être même pas du tout. Elle ne se vexait jamais, elle comprenait. Et quand on comprend, on ne se vexe pas. Mais elle s'apprêtait à peine à poser sa main sur la poignée de la porte d'entrée que la voix du jeune homme s'éleva.

- Attend.

Adelaïde interrompit son geste et se retourna vers lui, en le regardant d'un air que personne ne pouvait comprendre ou même définir. Elle était capable d'accorder sa confiance, de deviner des choses et même d'avoir des impressiosn sur les gens qui se révèlent par la suite parfaitement exactes. Et ce qu'elle pensait de Ryan - du peu qu'elle en savait - venait de se confirmer, du point en une partie. Elle continua de le regarder, l'air d'attendre d'autres paroles qui justifiaient ce " Attends ", puis il ajouta qu'elle pouvait rester si elle voulait. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Adelaïde, qui ignora le soupir de Ryan comme tout le reste.

- C'est vrai, je peux ?

N'attendant pas de réponses, elle quitta le palier de la porte où elle se trouvait pour aller s'assoir sur le canapé, avec sa poupée vaudou.

- Alors je reste. Un peu.

Elle eut un autre sourire, ravie de pouvoir rester encore un peu en sa compagnie, et fouilla dans une de ses poches. Elle en retira trois gâteaux aux gingembre, emballés dans un fin filet plastique, le reste du dernier paquet qu'elle avait mangé. Elle les déballa, en prit un, puis tendit un autre vers Ryan.

- Tu en veux un ?

[j'aimerai terminé ce topic assez rapidement >_< mais j'ai pas d'inspi]

" C'est vrai, je peux ?"

Quelle question. S'il l'avait proposé c'était bien qu'elle pouvait non ? Ryan détestait dire deux fois la même chose, comme beaucoup d'autre d'ailleurs. Mais si ces derniers avaient la patience de répéter, Ryan, lui, se contentait de se taire ou de s'en aller.

"Alors je reste. Un peu."

La fillette alla s'assoir sur le canapé déformé. Elle chercha dans sa poche quelque chose. Son air intelligent, sa gentillesse et son sourire lui rappelait étrangement son petit frère. Normal, il devait avoir le même âge qu'Adélaïde. Et puis il lui manquait tellement que le moindre truc le lui rappelait. Enfin elle parvint à sortir des biscuits de sa poche. Elle prit soin de ne pas faire de miettes en en prenant un. Même s'il ne le montra pas, cela amusa Ryan. Cet appartement était si sale qu'une miette de plus ou de moins ne changerait pas grand chose.lightsteelblue

"Tu en veux un ?"

Adélaïde, même avec des phrases aussi simple, parlait pour deux. Il faut dire que Ryan n'avait pas beaucoup de conversation donc il fallait bien quelqu'un pour combler les silences qu'il laissait. Quoique le silence ne le dérangeait pas tant que ça.
Il s'approcha doucement de la fillette pour prendre le gâteau qu'elle lui tendait.

"Merci"

Il n'était pas si mauvais en fait malgré le fait qu'il ait du rester assez longtemps dans la poche de la gamine. Enfin bon. Ryan se détourna et s'empressa d'aller ouvrir les fenêtres dans autres pièces. Au moins, éclairé, l'appart semblait plus convivial même s'il ne l'était pas encore. Dans un endroit comme ça, il ne risquait pas d'être dérangé, c'était le seul avantage. Enfin, sauf si tout le monde était aussi entêté que cette jeune fille assise sur le canapé.

"Tu viens aussi de Penton ?"

Question peut-être stupide mais Ryan avait remarqué en arrivant que plusieurs élèves disaient venir de la même ville. Etaient-ils vraiment tous dans ce cas ? Et pourquoi ? La plupart semblait se connaître alors que Ryan, venant d'un autre lycée de la ville moins bien fréquenté, n'avait jamais rencontré toutes ces personnes.

( Ok, t'inquiètes ^^ )

Ryan accepta le biscuit d'Adelaïde avec un " Merci. ", puis il s'en alla dans les autres pièces de l'appartement. En voyant de la lumière apparaître dans une pièce à côté et une lègère brise s'engouffrer à l'intérieur de la pièce, la fillette comprit qu'il ouvrait les fenêtres. En attendant, elle resta assise sur le canapé, en grignotant son biscuit au gingembre, en balançant ses jambes d'avant en arrière d'un léger air enfantin. Mais bon, elle n'avait que 11 ans, il ne fallait pas l'oublier, même si elle agissait quelques fois d'une manière différente que les autres jeunes de son âge. En même temps, le nez en l'air, elle s'amusait à promener son regard sur le plafond, pour s'occupper, mais ses pensées étaient ailleurs que sur ce plafond blanc sombre. Elle venait de se rappeller qu'elle devait terminer au plus vite la poupée vaudou de Kennedy, qu'elle devait lui offrir. Elle avait déjà commencé, à vrai dire, car elle avait déjà des matèriaux avec elle. Pour ce qui manquait, il avait suffit de se balader dans quelques appartements innocupés de l'immeuble. En fouillant dans des tiroirs, elle avait trouvé des épingles, du fil et des chiffons de couleurs différentes, ce qui lui servirait.

Ryan finit par revenir dans le salon, quand il eut finit d'ouvrir toutes les fenêtres.
Fenêtres avec barreaux, peut-être. Mais à une hauteur pareille, ils ne servaient pas à grand chose. A moins que prenne l'envie à quelqu'un d'essayer de sortir par une fenêtre du quatorzième étage ... Ce qui ne marcherait pas évidemment. Par simple logique. Mais bref, le garçon revint, et Adelaïde baissa la tête, pour arrêter de ergarder la plafond et sortir de ses pensées en même temps.

- Tu viens aussi de Penton ?

Adelaïde hocha la tête.

- Oui. C'est marrant, on dirait qu'on vient tous du même coin ... Mais je sais pas si tout le monde, enfin toutes les personnes enfermées ici avec nous, habitent à Penton également. Peut-être que oui, peut-être que non.

Elle le regarda ensuite, pour lui demander :

- Et toi ? Tu viens aussi de là-haut ?

( Je fais partir Adel' à mon prochain message ! Wink

)

"Oui. C'est marrant, on dirait qu'on vient tous du même coin ... Mais je sais pas si tout le monde, enfin toutes les personnes enfermées ici avec nous, habitent à Penton également. Peut-être que oui, peut-être que non."

Marrant ? Ce n'était pas vraiment le mot le mieux approprié. Elle aurait pu dire étrange, bizarre et tout mais non. Elle trouvait ça marrant. Ils venaient tous de Penton mais pas du même lycée vraisemblablement puisque Ryan ne connaissait personne et que la plupart des élèves de son âge semblait être dans la même classe.

"Et toi ? Tu viens aussi de là-haut ?"

Ryan se contenta d'un simple hochement de tête pour confirmer. Comme Adélaïde l'avait fait remarquer, ils venaient tous de Penton. Alors à quoi bon s'attarder la dessus ? Pourtant, une autre question lui trottait dans la tête.

"Et j'imagine que tu as gagné un concours dont tu n'as jamais entendu parlé et auquel tu n'as jamais participé..."

C'était le cas de Ryan et de la plupart des élèves. Du moins de ceux que le garçon avait surpris en train de parler vu que lui même ne discutait pas vraiment avec le reste du groupe. Adélaïde avait du le remarquer.

[petit petit poste]

( C'est pas grave, moi, parfois, c'est encore pire ^^' )

Quand Adelaïde eut terminé, ce fut au tour de Ryan de prendre la parole.

- Et j'imagine que tu as gagné un concours dont tu n'as jamais entendu parlé et auquel tu n'as jamais participé ...

Adelaïde cligna des paupières, puis hocha la tête.
Oui, c'est vrai. On dirait également que beaucoup des résidents forcés de cet immeuble avaient reçus une lettre, leur annonçant qu'ils avaient gagné un voyage ... Oui, maintenant qu'elle y pensait, peut-être bien, sûrement même, que tout le monde avait reçu une de ces lettres. Bien sûr, dans sa classe, ils avaient été une bonne poignée d'élèves à être partis, avec leur maîtresse. Dans le bus qui les avaient amenés à l'aéroport de Washington, le plus près, Adelaïde se rappellait qu'il y avait une classe de cinquième avec. Et dans l'avion, ils avaient dû tous y être ... Tous ceux qui se retrouvaient aujourd'hui ici ... Dans cet immeuble.

- Oui, c'est vrai ...

Adelaïde resta silencieuse et pensive un moment, puis elle releva le menton.
Elle se leva du canapé, en tenant toujours Salomé, puis elle regarda Ryan et lui annonça :

- Bon, je vais y aller. Désolée de t'avoir dérangé.

Elle alla jusqu'à la porte d'entrée de l'appartement, et arrivée là, elle se retourna pour faire un signe de la main au garçon. Puis elle ouvrit la porte, sortit et la referma doucement derrière elle. Elle sortit alors de sa pcohe son dernier gâteau, le porta à sa bouche, et tandis qu'elle s'éloignait dans le couloir, elle se disait qu'il fallait qu'elle aille en reprendre, de ces gâteaux au gingembre ...

Quand Adélaïde confirma les dire de Ryan, celui-ci ne put s'empêcher de multiples questions envahir sa tête. Bon sang, depuis qu'il avait reçu la fameuse lettre, il n'arrivait plus à être lucide mis à part quand il roulait ou quand il boxait. ça en devenait presque dingue.

"Bon, je vais y aller. Désolée de t'avoir dérangé."

Ryan releva la tête en même temps que la fillette se redressait. Il la salua d'un simple signe de tête, ne daignant même pas la raccompagner à la porte. Elle ne l'avait pas dérangé. Pas tant que ça en fait. Si on ne compte pas les questions qu'il se posait à la suite de leur court entretien bien sûr.

Ryan prit la place d'Adélaïde sur le canapé et s'allongea. Il était confortable finalement ce vieux meuble. Si confortable qu'il s'endormit paisiblement dedans. Enfin... paisiblement. Aussi paisible que peu l'être un somme dans une prison géante.

Quand il se réveilla une heure plus tard, une idée fixe lui trottait dans la tête.

Boxer.

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