Moment de détente [ PV ]

Juliet avait souvent entendu parler du toit. Certains disaient que c'était un endroit de rêve, le seul endroit qui ne faisait pas peur. Et d'autres, plus farfelus, trouvait que s'était l'endroit idéal pour s'échapper de cet immeuble. Evidemment, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi tout le monde voulait sortir d'ici, après tout, c'était des vacances, de simples vacances ... Toujours est-il que la fillette, très curieuse, avait décidait d'y monter, et evidemment, l'idée d'une issue de secours ne lui venait même pas à l'esprit ...
Non, Juliet s'était simplement munie d'une grande craie blanche, afin de dessiner au sol. Elle savait que tout allait partir, si il pleuvait, mais au moins elle s'amuserait un peu.
Arrivé au dernier étage, elle poussa la lourde porte, ouverture vers le monde extérieur. En y repensant, il était vrai que Juliet n'avait pas vu la lumière du jour depuis un moment. En fait, l'immeuble était plutôt sombre et la lumière des rayons du soleil se faisait rare. En ouvrant cette porte, elle eut un peu mal au yeux, éblouit par tant de lumière. Evidemment ce moment ne dura pas éternellement, et elle courut jusqu'à l'autre bout du toit, là ou il serait possible de distinguer quelque chose de dehors. Malheureusement, elle ne voyait strictement rien, car un epais brouillard recouvrait tout l'immeuble. Mais bizarement, sur le toit, le soleil brillait ... Juliet ne s'atarda pas sur ce détail, et c'est toute joyeuse qu'elle trça un long trait, qui faisait la longueur du toit. Là elle comprenait les gens qui disait que cet endroit était reposant ...

Soudain, elle eut envie de faire une marelle. Il y avait un moment qu'elle n'y avait pas joué, et comme elle avait une craie, il lui était facile de tracer les différentes cases au sol. Elle fit donc quelques carrés, et elle commença par, dans un demi-cercle, à écrire TERRE, puis elle termina par un autre, avec écrit CIEL. Entre ces deux extremités se trouvaient des chiffres, de un à neuf. Maintenant, il lui manquat qu'un caillou. Mais aucune pierre se trouvait sur le toit. Elle coupa alors la craie, de façon à ce qu'il lui reste deux morceaux, dont un qui lui servirait de caillou. Et c'est ainsi que la fillette commença son petit jeu, rigolant toute seule.

Admin Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 02/01/2008

...

La porte menant au toit de l'immeuble 667 s'ouvrit de nouveau, quelques minutes après la petite fille blonde.

Une autre jeune fille, de l'âge de la première, arriva à son tour.

Elle avait des cheveux longs et sombres, un teint de peau très blanc, et son visage était fermé.

Elle ferma la porte derrière elle, et c'est à ce moment-là que ses yeux dénudés d'expressions se posèrent sur la fillette qui venait de finir de tracer sa marelle.

Elle resta un moment à l'observer, sans bouger d'un pouce, sans que la blondinette ne la remarque, puis elle se dirigeavers le rebord du toit, sans même adresser un regard ou un mot à sa camarade.

Elle posa ses mains sur ce dit rebord et plongea son regard sombre dans le ciel ensoleillé qui s'étalait jusqu'à l'horizon.

Sans piper un mot.

Tandis, qu'évidemment, la petite blonde avait dû la remarquer.

De plus, elle la reconnaîtrait facilement.

Vu qu'elle était dans la même classe qu'Adelaïde.

...

Juliet était arrivée au numéro six quand elle entendit la porte se fermer. Elle fut ravie qu'une personne vienne à sa rencontre. Elle se retourna donc vivement, prête à saluer cette personne, et bien sûr, sa joie se transforma en hystérie lorsqu'elle reconnue la fillette aux longs cheveux foncés qu'elle adorait tant. Adelaïde. Aaaah sa future meilleure amie ! Juliet comptait beaucoup sur ce soit disant voyage scolaire. En fait, elle espérait finir par être amie avec Adelaïde, meilleure amie même, comme Kessy et Tamara, deux filles de sa classe. Elle voulait tant devenir son amie, que cela tournait carrément l'obsession.

- Ooooh ! Adelaïde !

Juliet, tellement prise dans son élan, ne remarqua même pas l'attitude étrange de sa camarade. Celle ci paraissait froide, très froide même. Mais pourquoi donc ? De toute façon, même si la jeune Taker l'avait remarqué, elle n'en prendrait même pas compte. Tout ce qu'elle voulait, c'était son bonheur, seulement son bonheur. Enfin, Juliet voulait la rendre heureuse, de façon à ce qu'elle ne soit plus au centre des moqueries de son école ...
Contente de l'apparition d'Adelaïde, elle abandonna sa craie et sa marelle, pour un instant. Elle la suivit jusqu'au rebord, et la regarda. Puis, comme elle ne pouvait pas s'en empêchait, elle commença à débiter un flot de paroles, qui ne voulait presque rien dire.

- Comme je suis contente de te voir ! On se croise pas tout le temps, alors j'aime bien quand on est ensemble, mais je suis triste quand on se voit pas pendant longtemps ... Quand on est à l'école, c'est plus facile ! On se voit tout les jours ! Dis, tu as fait quoi pendant ce temps ? Moi j'ai cherché un appartement pour ma soeur et moi, d'ailleurs, tu peux y aller quand tu veux, et tu peux dormir chez nous quand tu veux aussi ! D'ailleurs ça ne dérange pas Lynette, ma soeur, tu la connais, hein ?

Juliet continua ainsi pendant un petit moment. Elle pensa un instant à Kennedy mais elle pensait que depuis l'épisode de la cuisine tout était réglé. Enfin, elle pensait.
Quand elle s'arrêta enfin de parler, elle attendit une réponse d'Adelaïde, mais elle eut une nouvelle idée, et sans laisser le temps à sa camarade de réagir, Juliet commença à la traîner jusqu'à sa marelle.

- On joue ? proposa-t-elle, en toute innocence ...

Admin Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 02/01/2008

( Excuse-moi de ne pas pouvoir faire des messages extrémement longs ... >_< )

...

Juliet remarqua enfin sa camarade aux cheveux noirs.

Aussitôt, comme il était à prévoir, elle se rua vers elle et se mit à parler très vite, à parler, parler et débitter toutes sortes de paroles qu'il était difiicile à comprendre.

Quand elle s'arrêta, Adelaïde ne répondit néanmoins pas.

Elle restait muette, les yeux fixés sur le visage de Juliet, d'un air vraiment fermé.

Lorsque la petite blondinette la prit par le bras en lui proposant de jouer, l'autre fillette se dégagea d'un geste brusque en crachant :

- Ne me touche pas.

Sa voix, elle, était toujours la même.

Seulement, à ce moment-là, elle avait un ton agressif, presque dégoûté.

Elle secoua ses longs cheveux et fit quelques pas en arrière, en fixant cette fois Juliet avec un regard assasin, les sourcils fronçés.

Elle s'arrêta au bout de quatre pas et reprit, en ne cessant de fixer sa camarade :

- Je ne veux pas jouer avec toi.

...

Juliet ne fut néanmoins pas choqué par l'attitude d'Adelaïde. En effet, la fillette savait qu'elle pouvait être très chiante et très collante. Mais pour elle, c'était une manière de montrer son affection envers les personnes. Mais elle ne comprenait pas très bien pourquoi elle ne voulais pas qu'elle la touche. Et puis en y refléchissant mieux, elle parraissait un peu bizarre. Bon, Adelaïde était d'un naturel étrange mais celà passait chez Juliet, d'ailleurs, c'était ça qu'elle préférait chez elle, mais là elle était ... Elle avait l'air malade. Ou pas dans son assiette. Bref un truc clochait peu être mais la fillette ne voyait pas ce que ça pourrait être et préféra ne pas en prendre compte pour le moment. Après tout, cela faisait un bout de temps que Juliet n'avait pas vu Adelaïde et elle voulait profiter de cet instant, sans penser à mal.

- Si tu veux pas jouer, tu veux faire quoi ? J'ai deux craies, on peut dessiner au sol si tu veux ... A moins que tu préféres qu'on parle simplement !

Juliet avait une foule d'idée dans sa tête pour se distraire. Et elle comptait bien ne pas lacher l'affaire, sauf si Adelaïde exprimer vraiment son désir d'être seule. Bien sûr, la fillette ne s'en irait pas pour autant, car elle voulait absolument rester avec sa camarade, rien de plus. Cette fois, elle attendrait que son amie ait parlé avant de répondre, car c'était peut être pour ça qu'Adelaïde avait parlé aussi bizarement ...

Admin Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 02/01/2008

Alors qu'Adelaïde continuait de fixer Juliet de son air si noir, cette dernière ne parut pourtant pas chamboulée pour autant.

Au contraire, sans perdre sa joie de vivre et son sourire, elle proposa à sa camarade très gentiment de dessiner avec des craies à la place, ou bien de parler ...

A elle de voir.

Seulement, la fillette aux cheveux noirs se contenta de tourner les talons et de se replacer devant le muret du toit.

Là, elle posa ses mains sur la pierre froide, et les cheveux voletant légèrement à cause de la brise qui venait de se lever, elle lâcha :

- Je n'ai ni envie de dessiner, ni envie de parler.

Juliet était à peine à quelques pas d'elle, mais Adelaïde ne lui adressait pas un regard.

- Je n'ai tout simplement rien envie de faire avec toi. Tu peux comprendre çà ?

Quelques nuages, blancs, étaient arrivés dans le ciel bleu, mais le soleil continuait de briller au-dessus de l'immeuble 667.

Tout en contemplant l'horizon les sourcils fronçés, la jeune Adelaïde continuait de s'adresser à Juliet sur un ton des plus méprisant.

- Alors maintenant, arrête d'essayer de faire copine-copine avec moi, d'accord ? Désolée, mais je ne supporterais pas de voir ton sourire emplit de niaiserie collé sur ton visage tous les jours.

Un nuage masqua le soleil pendant un court instant, mais il était trop fin et les rayons recommencèrent à innonder le toit ...

Juliet écouta attentivement Adelaïde, comme à son habitude. Elle essayait de comprendre ce qu'il n'allait pas. Mais elle ne cherchait pas très loin. La fillette n'était pas assez mature et assez logique pour deviner que sa présence dérangeait son amie. Elle pensait que cette dernière était énervée, et voulait se défouler sur quelqu'un. Mais en même temps, cela ne ressemblait pas à Adelaïde. Non, pas du tout. Et Juliet avait beau se torturer l'esprit, elle ne comprenait pas. Et pourtant, elle voulait comprendre ... Parce qu'après tout, si elle ne comprenait pas Adelaïde, elle ne méritait pas d'être son amie. Parce qu'entre amie, on était pas censé s'entre-aider ? La jeune Taker n'en savait rien, car elle n'avait jamais eu une véritable amie. Juste des copines qui l'amaient bien, c'est tout. Et bien que tout le monde avait l'air de l'aprecier, elle n'avait pas ce qu'on appelait une meilleure amie ... Il faut dire aussi que sa classe était pour le moins étrange, car elle n'était pas vraiment diversifié. Il y avait entre autre deux petites filles accro à la mode et aux ragots, un gars jumeau d'une des filles, un autre faisant partie de la famille Bennet, et enfin une fille qui ressemblaitun peu à Adelaïde. Sauf qu'elle avait un sale caractère, mais elle était également le sujet de nombreuses rumeurs ... Dans un sens, elle aurait pu être la meilleure amie d'Adelaïde, vu leur ressemblance, mais elle était tout de même différente, du moins dans l'hatitude. Parmi tous ces élèves, Juliet avait choisis Adelaïde car elle était la plus gentille, du moins pour la fillette.
Mais revenons à ce moment, où Adelaïde avait dit qu'elle ne supportait plus son sourire. Et bien, Juliet trouverait un compromis.

- Ben si tu veux, je souris plus ! Promis !

Bien sûr, en disant çà, une sourire se dessina sur le visage de la fillette mais disparut aussitôt. Juliet était à présent côté d'Adelaïde, et elle la regardait, en clignant des yeux. Elle n'avait pas retenu la phrase de sa camarade disant qu'elle n'avait rien envie de faire avec elle ni qu'elle ne voualit pas être amie avec elle. Pet être pour éviter d'affronter la réalité ... Toujours est-il que tout était passé à la trappe, comme on dit si bien.
L'état d'Adelaïde inquiétait beaucoup Juliet, bien que cela ne transparaissait pas chez elle. Elle se demandait ce qui pouvait l'avoir si dérangé pour qu'elle lui parle comme ça. A cet instant, Juliet trouvait qu'elle ressemblait beaucoup à la fille de sa classe qui était méchante ... Mais ce n'était pas possible qu'elle se soit déguisé. Et Juliet, naïve, continuait de parler, comme si de rien n'était.

- Tu es en colère ? Il s'est passé quelque chose ? Tu peux me le dire à moi, tu sais ... Je sais garder un secret, tu sais ...

Admin Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 02/01/2008

Adelaïde ne prit même pas la peine de regarder Juliet lorsque celle-ci promit de ne plus sourire.

Décidemment, cette fille était insupportable.

Son sourire, lui, était écoeurant.

Vraiment écoeurant.

- Tu es en colère ? Il s'est passé quelque chose ? Tu peux me le dire à moi, tu sais ... Je sais garder un secret, tu sais ...

Sans blague ?

La filette aux cheveux noirs ne put s'empêcher déclater d'un rire sec.

- Toi, savoir garder un secret ? Quelle bonne blague.

Son rire cessa alors, et elle ajouta, toujours les yeux rivés vers l'horizon :

- De toutes façons, tu n'as rien à savoir de moi. Tu n'as pas à chercher à faire amie-amie avec moi. Tu es ce genre de fille que je ne supporte pas, tu comprends ? Et puis, si je ne veux rien te dire, je ne te dirai rien. Et si je te semble ête en colère, réfléchis un peu et tu en trouveras facilement la cause.

Là, elle se tut.

Un silence s'installa.

Les deux fillettes ne bougeaient plus.

Puis Adelaïde se tourna enfin vers Juliet.

Elle la regarda droit dans les yeux, les sombres dans les clairs, et lui lança, à voix basse, dans un murmure :

- Tu veux savoir ce qui ne va pas ?

Elle pencha légèrement la tête en avant, les yeux toujours fixés sur cette dernière.

- Tu veux savoir ce qui va se passer ?

Et dans un murmure, elle lâcha :

- Quelqu'un va mourir, voilà ce qu'il y a.

Dans l'immeuble, Juliet ignorait tout ce qui se passait. Enfin, elle ne savait pas que ce n'était pas normal de se retrouver là, d'être enfermer. De plus, elle ne pensait pas qu'il ne pourrait certainement plus sortir ... Du moins, elle ne s'en préocupait pas. Tout ce qu'elle désirait, c'est comme disait si bien Adelaïde, faire amie-amie avec cette dernière. Mais à présent, avec Kennedy et le brusque changement de caractère d'Adelaïde, cette future amitié semblait compromise. Et Juliet ne comprenait pas pourquoi. Elle l'écouta tout de même, car c'était le plus important. La fillette eut alors une petite illumination. Grâce à Adelaïde d'ailleurs. Juliet savait à présent pourquoi sa camarade ne voulait pas d'elle et ne voulait pas se confier. C'était tout simplement parce qu'elle n'avait pas confiance. C'était logique, puisque si Adelaïde ne voulait pas dire un secret à Juliet, il avait bien une raison. Et pour une fois, la jeune Taker ne mit pas longtemps à trouver la cause. La confiance, voilà ce qu'il manquait dans cette relation. Il fallait améliorer ça, et vite. Mais comment ? Juliet avait beau réfléchir, se torturer l'esprit, mais aucune idée ne lui venait. Elle pensa alors à la relation qu'elle avait avec sa soeur. La fillette avait une confiance totale en Lynette, et c'était reciproque. Bon, il est vrai qu'elle étaient toutes deux soeurs, donc c'était un peu normal ... Mais cette relation s'était crée car elles se connaissaient depuis leurs plus jeune âge. Juliet compara donc Lynette et Adelaïde, et elle put aisement réfléchir, car un silence pesant c'était installé. La confiance exisait avec le temps, du moins c'était ce qu'elle pensait. Elle connaissait Adelaïde depuis le CP, si elle se souvenait bien. Cela faisait donc cinq ans qu'elle était dans la même classe. Mais pourquoi sa camarade n'avait donc pas confiance ? C'était pourtant si simple de faire confiance à quelqu'un ...
Juliet ne put y réflechir plus, car Adelaïde avait repris la parole. Et pour le plus grand bonheur de la fillette, elle allait lui dire son secret. La jeune Taker s'empêcha de sourire mais elle était heureuse. Enfin, elle attendait ce moment depuis ... Depuis une dizaine de minutes environ, du moins selon elle. Cela lui parraissait tout de même une éternité. Contre toute attente, Adelaïde sortit une phrase pour le moins choquante pour une fille de onze ans. Quelqu'un allait mourir, bientôt. Mais que voulait-elle dire par là ? Juliet avait du mal à comprendre et à réaliser ce que sa camarade venait de lui dire. Elle resta un petit moment sans rien prononcer, avant de se lancer.

- Ah ... Comment tu sais ça ? C'est bizarre, on est en sécurité ici pourtant ... Personne ne devrait mourir ... Oh !!!!! Mais c'est pas toi, hein ? Ce n'est pas toi qui va mourir, dis moi ! Dis moi que c'est pas toi !

Juliet commençait à avoir un peu peur. Après tout, si Adelaïde savait que quelqu'un allait mourir, c'était peut être parce que c'était elle ... Elle avait peut-être une maladie grave qui sait ... Il n'y avait pas de medecin ici, donc aucune manière de se soigner ... La jeune Taker était, certes, très courageuse, mais sa plus grande peur était de perdre Adelaïde ...

Admin Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 02/01/2008

Juliet, la petite Juliet que tout le monde trouvait si mignonne, sembla décontenancée par les paroles d'Adelaïde.

Parfait.

Et quoi de plus normal ?

Annonçer à une fillette de 10 ans que quelqu'un allait mourir, çà n'allait pas la faire sauter de joie, cette fillette ...

Ou alors, c'était qu'il y avait un problème.

Et pas qu'un petit.

Adelaïde savoura l'instant de calme pendant lequel sa camarade se taisait et se contentait de la regarder avec des yeux ronds.

Il fallait la laisser cogiter toute seule, celle-là.

Et voir ...

Seulement, l'instant de calme ne dura guère lontemps.

Alors que la fillette aux longs cheveux noirs continuait d'observer la petite blonde de son air totalement indifférent, la bouche de cette dernière s'ouvrit et elle recommença de nouveau à parler.

Trop.

Adelaïde fronça les sourcils.

Cette fille ...

Ses yeux ronds, cette expression inquiète sur son visage, cette manie qu'elle avait de sourire tout le temps, et aussi à ...

Non.

Elle n'allait pas laisser passer cela.

Ils devaient tous faire comme eux.

Et pas agir différemment.

Parce qu'ils étaient tous les mêmes.

Tous.

Même s'ils essayaient de tromper le monde.

Pour répondre aux " dis-moi que c'est pas toi " de Juliet, Adelaïde se contenta de secouer la tête en la regardant d'un air profondément haineux et écoeuré et de lâcher :

- Non.

Puis en penchant légèrement la tête en avant, sans un sourire, sans un fronçement de sourcils, elle lâcha dans un murmure à peine audible :

- Mais peut-être, même sûrement, qu'un jour, ce sera ton tour.

Elle se redressa ensuite, en ajoutant, toujours en murmurant :

- Comme tous les autres.

A cet instant, une goutte de pluie tomba sur la surface grise du toit.

Qui fut suivie d'une autre.

Et d'une autre.

Ainsi de suite.

Sur les deux fillettes debout.

Qui se dévisageaient sans un mot.

Puis, il y eut un mouvement.

La fillette aux longs cheveux noirs fit lentement demi-tour.

Ses pas résonnèrent quelque peu sur le sol, puis rapidement, elle disparut par la porte.

Laissant l'autre seule.

...